Lettre d'avertissement
Montréal, 04 juin 2005
Cela fait maintenant une
semaine que c’est arrivé
et j’en suis encore sous le choc. Et
comme je l’avais (malheureusement)
prévu; aucun coup de fil, aucun courriel de ta part. Parfois, tu es tellement prévisible dans ta
fuite en avant que s’en est désolant…
Il m’est difficile d’écrire
cette lettre. Pour être franchement
honnête, je n’en ai pas envie du tout. Cependant,
l’attitude, le comportement et les paroles que tu as eu envers moi samedi (28
mai 2005) sont, à mon sens, inqualifiables et impardonnables.
D’une part, parce que je ne
comprends pas très bien la teneur et l’ampleur de tes propos. D’autre part, parce que j’ai le sentiment
qu’il y a anguille sous roche.
Je te connais maintenant
depuis suffisament longtemps pour savoir que, lorsque tu as ce genre de
comportement, il ne s’agit pas seulement du stress du boulot et/ou du
spectacle.
Mais bon, je suis parano
semble-t-il…
[…] J’ai parlé à des gens qui m’ont dit que tu t’imposais dans leurs
conversations. […]
Cette phrase m’intrigue
particulièrement… Surtout que tant jeudi
(26 mai 2005) que samedi; je n’ai parlé qu’à des gens que je connaissais. Sauf S...e (le jeudi) mais puisqu’il était à la
porte et que, au moment, où je lui adressé la parole la première fois, il ne me
semblait pas qu’il parlait à qui que ce soit. À moins qu’il ait un ami
imaginaire auquel il ne m’a présenté.
Hausse de ton assez
drastique; en clair, tu gueules.
[…] Putain, t’es conne ou quoi ? Je te demandes de te casser. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec
ça. J’ai pas envie d’en parler
maintenant. Je t’appellerais plus
tard. […]
coup de pied dans les chaises
qui sont devant toi.
J’ai la fâcheuse tendance à
réagir selon la façon dont on s’adresse à moi. Et oui, lorsqu’on me prends pour une
conne; je réagis comme une conne.
Là où tu as dépassé
largement la limite de l’acceptable; c’est lorsque tu as donné ce coup de pied
dans les chaises et levé la main parce que je te confinais dans un coin de ton bureau
et exigeais des explications qui tiennent
la route.
Il faudra aussi que tu assumes ce que tu engendres. Je me permets
ici, de te rappeller que tu es revenu, que tu as demandé de mes nouvelles à des tierces personnes (alors que je suis relativement facile à
trouver; puisque des J. B.......e dans le bottin; il n’y en a qu’une), que tu m’as demandé de descendre au sous-sol afin de me dire ce qui a été
précédemment cité. Et une fois que tu t’es
soulagé dans tous les sens du terme;
c’est bon… Je n’ai plus rien à dire…
Il faudrait savoir ce que tu
veux réellement de moi. Dans quelle
pièce et dans quel rôle tu me voies; parce que je n’accepterais pas forcément
de faire partie de ce show-là…
En effet, il y a des
éléments qui ont changé dans la donne. Comme tu me l’as si justement fait remarqué, je n’ai plus 20 ans, j’en
ai 30. Et ce qui impressionnait
facilement une jeune fille de 20 ans n’est plus du tout ce qui impressionne
maintenant la jeune femme de 30 ans. Ce
qui satisfaisait suffisamment la jeune fille de 20 ans est maintenant
insuffisant pour la jeune femme de 30 ans.
Il y a aussi certaines contradictions
qui m’interpellent… Tu dis avoir envie
d’être seul, de ne pas avoir envie de partager à temps plein l’intimité de ton intérieur; pourtant tu accueilles ton
gérant chez toi. Comprends-moi bien, je
ne juges pas ce que tu fais de ta vie; je me questionnes, simplement.
Je me questionnes d’autant plus,
que tu utilises cette excuse afin de justifier pourquoi je ne peux pas venir
chez toi ce soir-là. Pardonnes-moi
d’insister; mais j’avais cru comprendre que vous étiez coloc du lundi au vendredi.
Encore une incompatibilité
de langage, je suppose…
Pour ma part, je vais être
on ne peut plus claire… Je suis prête à accepter
beaucoup de choses de ta part, de fermer les yeux sur des comportements pour le
moins bizarre. Ce n’est pas parce que je ne te les
reprochent pas à corps et à cris que je n’en pense pas moins.
Malheureusement, samedi tu as
atteint la limite de ce que j’étais capable d’accepter… Non pas dans les paroles prononcées; mais
dans le langage non-verbal.
Si, au jour d’aujourd’hui, tu
n’as toujours pas capté
que je te parles avec le fond de mon cœur, avec mes
tripes.
Je ne peux pas t’aider. Tu es aveugle du cœur.
À bon entendeur,
J.B.