Tristesse

Aujourd’hui, je suis triste.
Il y a des larmes au goût acre et amer qui glissent sur mes joues.

Dieu, que je me trouves misérable de me mettre dans un état pareil.
J’attends d’un fantôme qu’il se matérialise.

Que me faudra-t-il pour comprendre ?
Qu’une tonne de briques me tombe sur le corps ?

Dieu, que je me trouve misérable de me mettre dans un état pareil.
J’attends d’un courant d’air qu’il se solidifie.

Que me faudra-t-il pour comprendre ?
Qu’un tsunami d’émotions l’emporte sur ma raison ?

Qui me dit: "Ne fait pas de crise d’hystérie".
Tu vas droit où il t’attends, là où il sait gérer.

Oui, mais je suis imprévisible.
N’empêche que l’hystérie, parfois, ça libère.

Je me réfugie donc dans les mots.
Les miens ou ceux des autres.

Ceux-là ne m’ont jamais trahi.
Ceux-là ne m’ont jamais abandonnée.

Que me faudra-t-il pour comprendre ?
Qu’un autre ait les mêmes gestes, les mêmes façons de me regarder ?

Mais, il n’est pas souhaitable d’espérer un clône.
On finit toujours par trouer le carbone.

J’ai des larmes au goût acre et amer qui glissent sur mes joues.
Et des milliers de lacérations au cœur.

Aujourd’hui, je suis triste.