Souhaits pour 2005 à S.

Hello S.,

Comme promis lors de l'envoi du mini-message via Yahoo!, je t'écris ici une missive plus longue afin de te faire mes souhaits pour la nouvelle année qui s'annonce.  Et comme j’arrive rarement à t’écrire seulement deux lignes, il me fallait du temps pour le faire correctement.

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"Effectivement", je te souhaite que tous tes projets (tant au niveau personnel que professionnel) se réalisent.  Je te souhaite d’être réellement heureux dans ta vie parce que tu le mérites.  Tu es quelqu’un de bien et je crois que la jeune femme qui prendra le temps de te découvrir et de te connaître se fera à elle-même un cadeau

Tu m’as écris un jour que "I sometimes feel like an architect, or a teacher."  (Saturday, June 21, 2003 / by mail) Et tu l’es. Tu as été sans le savoir et sans le vouloir probablement l’architecte de mon changement d’attitude vis-à-vis des choses de l’amour (for instance).  Et même si je n’arrive pas (du tout) à m’appliquer à moi-même les conseils que je donne aux autres en la matière.  Je suis peut-être plus distante maintenant, j’en fais moins…  Il faut maintenant que je trouves l’équilibre entre en faire trop et ne rien faire.

Tu as aussi été a teacher dans l’apprentissage de ma différence.  En effet, je me casse le cul à vouloir être différente, particulière.  Et que, quand les gens me le font remarquer; je fais comme si de rien n’était.  Mais, tu le sais mieux que quiconque que j’ai rencontré au jour d’aujourd’hui, c’est pas évident de défaire un mode de pensée que l’on nous as quasiment inoculé depuis l’enfance.  (Je ne sais pas si ça se dit, mais je crois que tu comprends ce que je veux dire.  C’est tellement ancré en nous que ça nous est aussi essentiel que notre propre sang.)

Anyway…  Et je ne dit pas ça pour te mettre sur un piédestal.  Parce que tu possèdes ce don (mais ça, je te l’ai déjà dit le premier week-end à Chicago) – et c’est rare – de faire réaliser des choses aux gens qui t’entourent sans en avoir l’air.  Probablement aussi pour ça que tu es reconnu dans ton travail.

Et que pour qu’une relation de couple dure il faut savoir non seulement surprendre, stimuler en référence au : "Surprends moi, sois toi-même, sois inventive, stimule moi."  (Saturday, June 21, 2003 / by mail)  Il faut aussi savoir éduquer afin de pouvoir grandir ensemble, ne pas se lasser de l’autre après un certain temps passé ensemble et le plus important avoir encore quelque chose à se dire.

Quant au boulot, je ne sais quoi te souhaiter, sinon que tu le fasses bien et que ça te plaise dans pour autant ruiner ta santé.

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Je lisais quelques réflexions du Dalaï-Lama ce matin et ça m'a fait réaliser plein de choses sur les événements qui se sont déroulés dans la deuxième moitié de 2004...  Et il y en avait qui te concernait... Évidemment.

IL y faisait, entre autre chose, une distinction entre amour, amitié & attachement...  Et, essentiellement, il disait que:  "L'attachement ne peut que changer au gré des événements et des émotions."  (Conseil du coeur par S.S. Dalaï Lama, page 158, Éditions J'ai Lu, nº 11615)

Et il décrivait un certain type de relation de couple...  Je ne voulais pas m'avouer que c'était le type de relation que nous avions mais, après avoir longuement réfléchi à la question, force est d'admettre qu'il s'agissait bien de ceci...

"Une relation de couple qui ne repose que sur une forte attirance sexuelle exige que ce désir charnel soit comblé par l'autre.  Ce besoin lié à un désir sexuel impératif étant la motivation initiale qui préside au fondement de ce type de couple, il doit être satisfait de manière relativement immédiate.  L'autre n'est alors que l'objet qui permet d'assouvir ses pulsions et il ne peut, en aucun cas, être question ici d'une relation de personne à personne.  Les fondations de ces couples basés uniquement sur un désir et un besoin ponctuels ne sont pas stables et ne peuvent que s'effondrer.  C'est un peu comme si vous choisissiez de construire une maison dont le soubassement serait fait de glace.  La glace fondue, que reste-il ?"  (Sages paroles du Dalaï Lama, page 37, Éditions J'ai Lu, nº 6344)

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Et comme je n’ai pas envie de bâtir ma vie sur de la glace et qu’en plus je n’aime pas le froid.

Mais que (et ça c’est la perpétuelle contradiction de l’être humain) je n’ai pas non plus envie d’être en relation de couple avec quelqu’un que je ne désirerais pas; j’ai également besoin d’avoir cette impulsion, cette attraction pour quelqu’un.

Mais pour l’instant, comme je n’ai trouvé personne qui me satisfasse autant sur le plan émotionnel, spirituel que sexuel; je préfères être seule.

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Mais peut -être que "[…] mon problème vient […] du fait que je suis trop centrée sur moi-même et trop exigeante à l'égard des autres […] Il faudrait donc que j'adopte l'attitude inverse et que je m'ouvre aux autres tout en donnant moins d'importance à mes propres problèmes, j'appellerai naturellement une réaction positive de la part d'autrui. […]" (Conseil du coeur par S.S. Dalaï Lama, page 48, Éditions J'ai Lu, nº 11615)

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Ça ma frappée lorsque j’ai lu ça…  J’espère que ce n’est pas vrai, même si je doit reconnaître qu’il y a une part qui a résonné très fort en moi.  Surtout parce que je prétends que je ne suis pas égoïste.  Mais en relisant certaines discutions de chat et certains envois mails que nous nous sommes fait, je n’ai pu m’empêcher, qu’effectivement je ramenais beaucoup de choses à mon p’tit nombril.  D’ailleurs, dans ce texte, j’ai l’impression que je le fais aussi. Et je me console en me disant que ce ne sont QUE des réflexions…  Hum, hum…  Même moi, ça ne me convainc pas …. Mais bref, passons…

Exigeant envers les autres, c’est vrai que je le suis…  Mais je me cachais toujours derrière le fait que, puisque j’étais exigeante envers moi-même, il était normal que je le soit envers les autres.  Il semblerait que, comme dans toute chose, il faut savoir trouver le juste milieu.

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Et IL a beau dire que le "[…] Le Vrai Bonheur ne dépend d'aucun être […].  Il ne dépend que de nous." (Sages paroles du Dalaï Lama, page 27, Éditions J'ai Lu, nº 6344)

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Malgré tout, je reste profondément occidentale dans ma manière de voir, de vivre & de vouloir certains trucs....  Et puis, je ne serais pas Julie B., si je n'était pas butée... alors, je persiste à espérer que je saurais adopter les attitudes et les comportements qui feront que mes "objectifs de 2005 seront atteints."

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Et, si je peux me permettre, j'ai pensé à toi en lisant ceci: "[…] Sans prendre un instant de repos ils s'épuisent à courir de-ci, de-là, ils sont constamment en train de partir pour le Japon, les États-Unis, la Corée (j'aurais pu ajouter l'Angleterre) ;-), et n'osent pas prendre de vacances. […] Cette activité frénétique, en fin de compte, vous épuise ou ruine votre santé, cela revient à vous détruire vous-même pour rien." (Conseil du coeur par S.S. Dalaï Lama, page 68-69, Éditions J'ai Lu, nº 11615)

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Dans le même souffle, tu pensera peut-être: "Pffff….  Pour qui elle se prend, cette fille ?  Je suis assez grand pour savoir quoi faire."  Je tiens donc à préciser que ceci n’est que le fruits de MES réflexions et des outils qui M’ont aidés à y réfléchir et que cela te t’engage en rien…  Mais tu ne pourras pas m’empêcher de me faire du souci pour toi; mais il s’agit de MON problème.

Et je ne pourrais pas prétendre que je ne me fait pas de souci pour toi…  Et comme je te l’ai déjà dit lors d’un précédent envoi j’aime prendre soin des gens que j’aime.  Que je les aimes d’amitié, d’amour ou d’attachement.

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Et j’espère que même "[…]  si cela fait longtemps que l’on ne s’est pas vraiment parlé […] (Tuesday, April 1^st, 2004 / by mail) et que même si "[…] je ne suis pas sûr que j’aurais aimé que l’on se revoie, enfin autrement qu’en amis.  (Tuesday, April 1^st, 2004 / by mail)

et que même si "[…] L’affectif est loin  (Tuesday, April 1^st, 2004 / by mail) et que même si "[…] tu m’as un peu décu… […] (Tuesday, April 1^st, 2004 / by mail). 

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J’espère que tous ces même si n’empêcheront pas le fait que l’on puisse continuer de correspondre…  Je tâcherais, cette fois, de me faire moins envahissante…  Ça va merci, j’ai compris la leçon.

Mais comme je veux aussi vivre selon le principe que tu as énoncé….

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"Et, quel que soit notre avenir, vivons le présent. Profitons de ce que nous avons. Mieux vaut des remords que des regrets. Je ne sais pas combien de temps nous avons. Un mois, un an, une vie. Et je ne veux pas le savoir. Je veux profiter de chaque jour comme si c’était le dernier."  (Saturday, June 21, 2003 / by mail) 

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Je n’ai pas envie d’avoir de regrets et j’en aurais probablement eu si je ne t’avais pas écrit aujourd’hui…  Et ce, malgré les conseils avisés de mes amies.  Mais bon, comme je le dit plus tôt, il s’agit de MON problème et de MA destinée.

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Et puis quand je penses à ce qui se passe en Asie du Sud-Est, je me dit que, finalement, mes soucis sont bien minimes et mes réflexions bien égoïstes....  Donc, je suis partie faire du bénévolat à la Croix-Rouge.

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P.S.     Les citations que j’ai retranscrites ne sont que des guides qui m’ont aidée dans ma réflexion à ton propos.  Je ne les ai pas ajouté pour faire joli ou faire du prosélytisme.  Ce n’est pas mon genre…  Mais je croyais que ce serait peut-être plus clair (surtout pour moi) que de les ajouter.  Et comme je n’aime pas m’attribuer le mérite de quelque chose que je n’ai pas écrit, je l’ai fait même lorsque ces citations venaient de toi.

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Épilogue

C’est drôle, y’a un mec qui m’a écrit via Yahoo! Messenger…  Il habite en Angleterre et m’a spontanément demandé mon avis sur un livre qu’il est en train d’essayer de faire publier…  Ça m’a immédiatement fait penser au Souffle … que, je persiste à le croire, tu devrais juste par curiosité envoyer à des éditeurs… pour voir.  Mais peut-être n’est-tu pas aussi curieux que moi.